« Vers de moindres marges en fraises »

« Avec le Covid, les distributeurs avaient joué le jeu de l‘origine France en 2020 et 2021, ce qui nous a permis de retrouver un certain équilibre de marché. En revanche pour 2022, le contexte a changé car la préoccupation majeure reste le pouvoir d’achat. Les distributeurs se sont donc tournés vers les produits d’import (notamment espagnols), moins chers que nos fraises. Malgré la concurrence, jusqu’à fin avril les choses se sont plutôt bien passées. Mais à partir de mai, chose rare, les températures ont atteint 25 et 30 degrés durant 3 semaines, accélérant la maturité tous bassins de production confondus. Il y a eu un afflux de production qui, combiné à la concurrence, a provoqué d’énormes difficultés, surtout en fraise ronde. Nous avons donc été en crise conjoncturelle car les prix étaient inférieurs de 20 % à la moyenne quinquennale. Jusqu’à la semaine dernière cela a été compliqué mais désormais avec les températures moins hautes, les fraises ont une meilleure tenue et qualité. Les volumes régressent et nous ne sommes plus en crise. Toutefois, étant sur un marché du gré à gré, faire du prévisionnel n’est pas aisé, même si nous devrions retrouver un certain équilibre de marché cette semaine-ci.

Malgré tout, avec une réglementation plus stricte que chez nos voisins sur la protection des cultures, la hausse des prix du carton (+ 30 %), du plastique (+ 40 %), de l’engrais (+ 40 %), de l’énergie (+ 50 %), nous allons sûrement passer une année difficile avec des marges plus faibles qu’en 2021, voire négatives. »